Il y a quelques jours est paru Le hibou n’est pas manchot. C’est le quatrième « polar parodique » que je publie chez Nathan, mais mon premier grand format.
Le basculement du marché de la littérature jeunesse vers le grand format au détriment du poche, qu’on observe depuis quelques années, ne laisse pas de m’étonner à l’heure où les familles auraient plutôt tendance à se serrer la ceinture.
L’explication tiendrait au fait qu’en publiant un roman en grand format, l’éditeur offre au texte un bel écrin et valorise ainsi l’œuvre et le lecteur. Le livre devient précieux, la lecture un moment précieux… Et puis, face à l’enjeu de la lecture, les parents regardent peut-être moins à la dépense. Si ça fait lire les ados !
Mais revenons à nos moutons, à nos oiseaux plutôt. Car tous les personnages du Hibou n’est pas manchot sont des oiseaux.
C’est un des principes de mes polars parodiques : tous les personnages font partie d’un univers bien précis (les fruits et les légumes dans La carotte se prend le chou, les animaux marins dans Le cachalot nage dans le potage, les petites bêtes dans L’araignée est une fine mouche) à l’exclusion de tous les autres. Ils sont anthropomorphisés mais conservent certaines caractéristiques des espèces qu’ils représentent.
La distribution des rôles est liée aussi au champ lexical : aux expressions dont telle espèce fait l’objet (« être un aigle », « se lever avec les poules » ou « chanter comme un rossignol »), aux jeux de mots ou de sons que leur nom peut m’inspirer. Car c’est une des « marques de fabrique » de ces romans. Un exemple ? Si la commissaire est une oie, c’est parce que j’ai anticipé ce que va dire l’inspecteur Archie Duc au moment où il coince le coupable :
– Au nom de l’oie, je vous arrête !
Pour finir, chacun de ces romans est un recueil de 4 ou 5 nouvelles : des textes courts qui mettent en vedette le personnage de l’enquêteur (le détective Achille Carotte, la superhéroïne Superspider, l’inspecteur Archie Duc…).
Si le principe d’écriture est commun à ces quatre romans, les personnages sont très différents et les histoires variées. Dans Le Hibou n’est pas manchot, l’inspecteur Archie Duc va tour à tour enquêter sur…
– l’assassinat d’une cantatrice à l’Opéra, dans Le dernier chant de l’alouette ;
– le cambriolage d’une bijouterie, dans Le dindon y laisse des plumes ;
– le meurtre du grand-duc lors d’une réception dans son château, dans Le grand-duc tire sa révérence ;
– enfin une affaire de dopage, dans Scandale aux Œufs olympiques.
Outre un format de lecture confortable, ce livre offre un grand nombre d’illustrations. Elles sont signées Baptiste Amsallem et sont vraiment très drôles.
Pour marquer l’événement, Nathan a décidé de rééditer au même moment La carotte se prend le chou, et de donner un air de famille à ces polars.
L’éditeur a particulièrement soigné les couvertures : elles sont à la fois très belles et accrocheuses. J’ai appris il y a peu la bonne nouvelle : Le cachalot nage dans le potage et L’araignée est une fine mouche, actuellement en rupture de stock, devraient être réédités en grand format début 2017.