Après Le Violon et le Démon et Attention, livre méchant !, je viens de publier mon troisième « petit roman » chez Oskar : Des rébus pour papa.
Curieusement, ces trois livres ont un lien avec mon père. De là à en déduire que je ferais bien d’aller m’allonger sur le premier divan venu et de m’épancher sur la figure paternelle, il n’y a qu’un pas !
Le premier livre, sur le violon, renvoie à mon éducation musicale : quand à sept ans, j’ai été condamné au « violon forcé ». Heureusement, des années plus tard, j’ai fini par y prendre goût, et aujourd’hui je ne pourrais plus me passer de jouer du violon (de l’alto pour être précis).
Le second, sur la lecture, met en scène un personnage de grand-père qui emprunte un peu à mon père et le caricature (gentiment), faisant de lui un homme exigeant et maladroit dans ses relations avec ses petits-enfants.
Des rébus pour papa évoque l’attaque cérébrale de mon père, il y a plusieurs années. Raconter la réaction naïve de cet enfant (Lancelot) qui fait vœu de silence jusqu’à ce que son père guérisse et, en attendant, communique par des rébus est une façon d’exprimer mes propres sentiments face à l’épreuve de la maladie et un témoignage d’amour filial, que la pudeur m’a peut-être dissuadé de donner dans la vraie vie.
Si la maladie est la toile de fond de l’histoire, le texte en soi est très ludique : il repose sur les rébus par lesquels Lancelot communique avec ses parents, la maîtresse ou ses copains. Il montre les difficultés de l’enfant à traduire (vite) sa pensée sous forme de rébus, et les arrangements et les détours qu’il faut faire pour être compris.
À la fin du roman, le vœu de Lancelot s’est réalisé : son père est sur le chemin de la guérison. Mais pas question de renoncer aux rébus pour autant : il y a pris goût ! Comme le lecteur, je l’espère, s’il lit ce livre. Car :
Autrement dit, c’est top les rébus !