Mon nouveau roman, Emma, vient de sortir chez Fleurus. À l’origine de ce livre, il y a cette belle idée de mon éditrice, Claire Renaud, de faire écrire un roman d’amour à un trio d’auteurs en leur imposant une même contrainte d’écriture : créer une histoire à partir d’un mail que le personnage principal, une adolescente de seconde, est censé avoir reçu.
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C’est la collection LOVE in BOX – joli nom ! – qui accueille nos trois romans : Emma, Juliette (de Luc Blanvillain) et Lou (de Sophie Laroche). Je connais bien et apprécie beaucoup mes deux collègues : j’ai eu la chance d’écrire un roman à quatre mains avec Luc et je dédicace régulièrement mes Premières enquêtes, sur le stand d’Auzou, avec Sophie. Quant aux couvertures, délicates et colorées, elles sont l’œuvre de Laurence Ningre.
C’est seulement quelques semaines avant la parution, une fois les livres envoyés en impression, que chacun a pu découvrir le travail de ses camarades. Force est de constater que le décor, les personnages et les intrigues de ces trois livres sont très différents.
Si ces romans peuvent bien sûr se lire indépendamment les uns des autres, chaque livre prend une saveur particulière lorsqu’on connaît la contrainte d’écriture ou qu’on a lu un des autres romans de la collection.
Je pratique « l’écriture sous contraintes » depuis longtemps. Et quand l’éditeur ne m’impose pas de contrainte, c’est souvent moi qui m’en crée. Comme dans La carotte se prend le chou, dont tous les personnages sont des fruits ou des légumes, et mes autres polars parodiques. Ce qui était nouveau pour moi, dans ce projet, c’était la tranche d’âge – puisque la collection LOVE in BOX s’adresse à des lecteurs un peu plus grands que les plus grands de mes lecteurs – et le calibrage de 200 000 signes – dans l’édition, on compte le nombre de signes (lettres, signes de ponctuation) plutôt que le nombre de pages, qui n’a pas beaucoup de sens, surtout en jeunesse. Finalement, le calibrage n’aura pas été un problème, j’ai même dû couper du texte à la fin parce qu’il était trop long !
De quoi parle ce roman ?
Mon éditeur, Fleurus, a qualifié mon roman de plus « théâtral » des trois livres. Non pas qu’il y ait plus de rebondissements que dans ceux de mes camarades, mais parce que mon héroïne éponyme, Emma, rejoint le club théâtre de son lycée au début de l’année scolaire : les élèves doivent monter Roméo et Juliette, la pièce préférée d’Emma. Le lecteur assiste ainsi à plusieurs répétitions.
Une autre pièce de théâtre est omniprésente dans ce livre, c’est Cyrano de Bergerac car depuis toujours, on compare Emma à Cyrano à cause de son grand nez qui la fait terriblement complexer. Dans de nombreuses circonstances de sa vie quotidienne, elle est ainsi renvoyée à la célèbre « tirade du nez », qu’elle connaît par cœur.
Par ailleurs, ces deux pièces – que j’aime tout particulièrement – font écho à l’amour impossible d’Emma pour Quentin, le meilleur ami de son frère, avec qui elle va entretenir une correspondance amoureuse par mail, mais sous un pseudonyme.
Emma est une comédie romantique, et dans mon esprit, ça n’a rien de péjoratif. Le père d’Emma, mort trop tôt, a donné en héritage à sa fille le goût des comédies américaines – il les lui a fait découvrir au collège. Le roman fait donc allusion à plusieurs comédies parmi mes préférées, en particulier The shop around the corner, de Lubitsch.
Comme de nombreux adolescents, Emma est complexée et timide. Sa mère espère bien que le théâtre la fera « sortir de sa coquille ». La timidité est un sujet qui m’est familier, et cher, puisque je suis un timide qui s’est soigné…
Emma est aussi très différente de ses camarades. Cette fois, ce sont ses goûts qui sont en cause. Car outre les pièces de théâtre et les vieux films, Emma a d’autres «casseroles » : elle fait de la musique classique, elle ne s’intéresse pas du tout à la mode et elle fuit les réseaux sociaux comme la peste. Bien qu’elle assume ses choix, elle ne partage pas grand-chose avec la plupart de ses camarades de lycée. Heureusement, elle est entourée, et notamment par ses deux meilleures amies : Inès, sa plus vieille copine et son ange-gardien, et Océane, qu’elle a rencontrée au lycée et avec qui elle fait de la musique.
Dans ce roman, certains événements – ou certains détails – sont inspirés de ma propre vie. Je pense au théâtre, en particulier : en classe de quatrième, sous la houlette de mon prof de français, nous avions monté Intermezzo de Jean Giraudoux. J’y jouais un rôle important, celui du droguiste. Je crois que je n’étais pas un très bon comédien, mais cette expérience reste un des meilleurs souvenirs de collège !
Une bonne nouvelle pour terminer, Emma fait partie de la sélection du Défi Babelio Ados 2021-2022 !