Parution : Les chouquettes à la crème

Les chouquettes à la crème est un Kactus,
Sans gants, impossible de le lire.
Chez Fleurus, il y a qu’des Kactus,
Moi, je me pique d’en écrire.
Aïe aïe aïe !
Ouille !
Aïe aïe aïe !

 

Aujourd’hui paraît, dans la piquante collection Kactus, chez Fleurus, Les chouquettes à la crème, un roman burlesque pour les 9-13 ans co-écrit avec l’inimitable Luc Blanvillain et illustré par l’inspirée Alice Morentorn.

L’histoire ? Une jeune autrice, Elwina Lebéchec, a rendez-vous dans une école de Carensac pour rencontrer trois classes autour de ses livres. Rien ne se passe pas comme elle l’avait imaginé, et très vite, les rencontres scolaires dérapent. Mais les ennuis commencent vraiment lorsqu’elle accepte de rejoindre les élèves de sa dernière classe en pleine forêt…

Ce sont ces péripéties, qui vont crescendo, que nous racontons dans ce « roman burlesque » où nous avons pris pas mal de libertés. Comme je l’ai écrit à notre éditrice en lui soumettant le manuscrit de ce roman, « il ne faut pas s’arrêter à la première invraisemblance, à la première énormité, il y en aura d’autres, et elles sont assumées ».

Il y a quelques années, j’ai rencontré Luc Blanvillain au salon de Binic, en Bretagne, où nous étions invités. Nous avons tout de suite sympathisé. Pendant l’été qui a suivi, nous nous sommes lancés dans l’écriture de ce roman à quatre mains – une première pour nous deux !

Cela faisait longtemps que trottait dans ma tête l’idée d’exploiter dans un roman mes rencontres  scolaires – je suis régulièrement invité dans les écoles et les collèges au gré de mon « actualité littéraire ». Parmi les pistes possibles, j’avais songé à une intervention scolaire qui tournait au drame : les élèves séquestraient l’auteur pour se venger des mauvais traitements qu’il faisait subir à son héros. Je n’étais pas allé plus loin…

Quand Luc et moi avons évoqué l’écriture d’un roman à quatre mains, j’ai repensé à cette idée de rencontres scolaires qui tournaient à la catastrophe. Mais en traitant le sujet sur un ton humoristique, cette fois. L’humour, c’est notre « marque de fabrique »  à tous les deux, chacun dans son style. Luc a tout de suite dit oui.

En écrivant cette histoire à quatre mains, je suis nettement sorti de ma zone de confort : d’une part, parce que nous avons écrit ce roman sans faire le moindre plan – ce qui est tout à fait contraire à mes habitudes !–, en nous laissant guider par l’inspiration, en rebondissant sur les idées de l’autre, en repartant de la situation qu’il nous avait laissée ; d’autre part, parce que à chaque fois que je reprenais la plume, je devais me montrer à la hauteur de mon co-auteur : et Luc met la barre haut !

J’ai beaucoup apprécié cette expérience. Parce que notre collaboration a été facile : pas de guerre d’égos entre nous. Du respect, de la confiance, de l’écoute… Mais aussi pour l’émulation qu’elle a créée, et pour le plaisir qu’elle m’a procuré. Je parle du plaisir d’écrire, mais aussi du plaisir de découvrir, à chaque passage de relais, les nouvelles péripéties, les nouveaux gags que Luc proposait, les personnages secondaires qui surgissaient de sa plume… Quel talent il a pour croquer les personnages ! Je me suis régalé !

Cela dit, nous aurions du mal à rendre à César ce qui appartient à César : à attribuer chaque passage à l’auteur qui en a eu l’idée ou qui l’a rédigé. Car notre amitié, notre complicité ne nous ont pas empêchés de lire aussi avec un œil critique le texte de notre co-auteur et de lui proposer les modifications qui nous paraissaient utiles ou des pistes d’amélioration.

Cette histoire rocambolesque nous a aussi donné l’occasion de parler de notre métier d’auteur, sous tous ses aspects, et de l’écriture, en particulier : lorsque Elwina Lebéchec répond avec humour aux questions des élèves, comme nous l’aurions fait nous-mêmes en classe, mais aussi à travers les monologues intérieurs de l’autrice ou les situations inconfortables dans lesquelles nous la mettons : par exemple, au début du livre, quand la maîtresse lui fait sentir qu’elle n’est qu’un second choix (l’auteur pressenti ne pouvait plus venir) ; ou à la fin, quand elle trouve sur sa table de dédicace la photo d’une homonyme que la libraire a trouvée sur Internet !

J’ignore si ce roman sera à la hauteur de notre belle expérience d’écriture. Je l’espère, mais ce sera au lecteur de juger. Ce qui est sûr, c’est que quand je relis cette histoire, certains passages continuent à me faire mourir de rire. Comme le running-gag des chouquettes à la crème, qui a donné son titre au roman.

 

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