L’araignée est une fine mouche

Roman, dès 9 ans, Nathanpoche,
Éditions Nathan, septembre 2011
Illustrations de Loïc Méhée

 

 

 

En deux mots :
Quatre enquêtes piquantes de Superspider
Qui pourrait se douter qu’Ursule la Tarentule n’est autre que Superspider, la célèbre justicière masquée ? Quand le commissaire Hanneton perd le fil, l’araignée démêle les affaires les plus tordues. Avec l’aide de Magali la Fourmi, elle capture les insectes malfaisants. Criminels d’Entomopolis, tremblez, l’araignée tisse sa toile !

Épuisé – pour voir la réédition en grand format, cliquez ici.

Pour lire l’article de mon blog consacré à mes polars parodiques, parus chez Nathan, cliquez là.


Quelques critiques sélectionnées en toute partialité :

Ce petit recueil de quatre histoires est qualifié par son auteur de « polar parodique » et je dois bien avouer que ce nom lui va comme un gant. Les enquêtes sont sérieuses et bien menées, il est question de meurtres, de braquages et de méchants très très méchants et sans scrupules comme dans les romans policiers pour adultes mais le tout est écrit avec beaucoup d’humour et de dérision. L’auteur s’amuse, il y a des jeux de mots quasiment à chaque phrase, certains peut-être un peu difficiles à comprendre pour un enfant de huit ans, mais qui feront beaucoup rire les parents. C’est aussi l’occasion de faire découvrir aux enfants quelques expressions bien connues à ne pas prendre au pied de la lettre. Le récit est moderne et on y retrouve des références actuelles détournées : « Insect and the city », « Blatteman », « La Guerre des sept toiles ». Un vrai régal que ce petite livre. Je ne saurais pas dire quelle histoires j’ai préféré, elles ont toutes un petit quelque chose qui m’a plu. Ce qui est appréciable, c’est que l’on retrouve les mêmes personnages dans chaque histoire. Pas seulement Superspider et son amie Magali la fourmi, mais aussi d’autres personnages et même certains méchants-très-méchants.
Je suis certaine que ces petits récits sauront captiver même les lecteurs les plus récalcitrants car ce mélange de polar et d’humour est une vraie réussite. L’enfant est invité à réfléchir, à mener l’enquête de son côté car des indices semés ici et là le mènent sur la piste. Une fois l’affaire résolue, les explications sont claires et amènent le lecteur à penser à ce qu’il a lu avant. Un bon moyen de faire travailler sa mémoire et de s’assurer de sa compréhension. Ces histoires peuvent parfaitement faire l’objet d’un travail plus approfondi. Un régal pour petits et grands !

Idéal pour les lecteurs débutants et les enfants qui n’aiment pas lire… et pour les autres aussi !

  • Un article dans sfmag.net par Damien Dhondt

– Prenez-nous à votre service ! supplia Averell le Frelon. Nous pourrions vous être utiles ! – Oh, mais je n’en doute pas. Si vous voulez savoir, vous serez même les premiers à tester mon insecticide ! – Sur qui ? demanda Averell. – Sur nous, imbécile ! répondit Jo. Pas besoin de te faire un essaim !

Si parfois la nuit
On découvre un mystère
Superspider surgit
A la vitesse de l’éclair

Excepté son amie Magali la Fourmi, personne ne sait que sous le masque de la super-héroïne Superspider se dissimule Ursule la Tarentule la célèbre journaliste du Web. Veillant sur la Ville d’Entomopolis, la justicière masquée supplée à l’efficacité discutable du Commissaire Hanneton qui malgré la bonne volonté de son adjoint Thierry le Termite éprouve des difficultés à maintenir l’ordre face aux menées des voleurs, des assassins, des terroristes et du gang des frères Daltons. Se déroulant dans un monde peuplé d’insectes humanoïdes, ce roman pour la jeunesse donne une large place aux allusions avec par exemple le super-héros Blatteman (toute ressemblance…) et les nombreux jeux de mots : « Notre taon est précieux ». Ceci permet d’édulcorer les affaires criminelles des plus sérieuses comme Monsieur la Mante qui vient d’être retrouvé noyé. Bien que suspecte son épouse peut prouver son innocence. En effet, si elle avait tué son mari elle aurait suivi les habitudes alimentaires de son espèce en le dévorant… logique. C’est ainsi que Superspider va devoir découvrir le véritable coupable de l’affaire « la Mante à l’eau »… On avait dit : une affaire criminelle sérieuse !

Alerte ! Jackie la guêpe et ses frères et sœurs Dalton se sont évadés de prisons ! Armand Mante a été assassiné ! Gaétan le taon a été enlevé ! C’est la panique ! A qui faire appel dans ces moments dramatiques et désespérés ? Blatteman ? Mais Non, à l’unique et perspicace SUPERSPIDER bien sûr. Au volant de sa coccinelle volante et épaulée de sa fidèle assistante face au crime, Magali la fourmi, Ursule la tarentule ne recule devant aucun danger et se trouve toujours prête à chausser ses huit gants afin de boxer le mal. Et ce n’est pas le commissaire Hanneton qui dira le contraire !
L’araignée est une fine mouche est un recueil de quatre petites intrigues policières drôles et respectant l’ambiance super héroïque de nos bande dessinées préférées. Un univers farfelu où les bestioles d’Antoon Krings se seraient données rendez-vous dans un comics américain ! Le texte de Emmanuel Trédez est truffé de jeux de mots irrésistibles, l’évocation même des noms de chaque personnage vous fait remonter les commissures de lèvres et l’on est souvent au bord du fou rire. Voici un titre pétillant qui donnera envie de lire aux petits lecteurs (et réjouira leurs parents !)

  • Un article sur le site Ricochet par Ingrid Pelletreau

Bienvenue dans un univers peuplé d’insectes et autres petites bêtes, urbain, grouillant, où les guerres intestines sont légion. Bienvenue à Entomopolis, une ville qui ne dort jamais et qui sous bien des aspects rappelle Gotham City. Avec « l’Araignée est une fine mouche », Emmanuel Trédez propose une parodie de roman policier amusante, où tous les protagonistes mènent des vies assez proches de celles des humains, même s’ils n’en sont pas : ils conduisent, lisent le journal, commettent des larcins, se font des coups bas, etc.
Le livre est construit autour de quatre enquêtes bien ficelées et dont tous les fils seront démêlés par Ursule la Tarentule. Journaliste spécialisée dans les affaires criminelles le jour, elle devient la nuit Superspider, une justicière hors-pair. Vêtue de son costume rouge et bleu, frappé d’un grand S, elle vole à la rescousse de l’incompétent commissaire Gaston le Hanneton, pour mettre sous les verrous les vrais coupables des délits commis.

Après avoir labouré les champs lexicaux des mondes marins et végétaux dans ses précédents polars parodiques « le Cachalot nage dans le potage » et « la Carotte se prend le chou », l’auteur s’est plongé ce coup-ci dans celui des fourmis, limaces, cafards, escargots, pompiles, mantes et autres. Il s’appuie sur chacune de leurs caractéristiques – la limace qui bave, l’araignée qui tisse sa toile, la cigale qui chante- pour construire son texte et ses intrigues. Bourré de jeux de mots et de clins d’oeil – parfois surtout compréhensibles par des adultes -, ce roman se lit avec plaisir et facilement, grâce à une écriture enlevée.

Je dois bien avouer que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre pour enfants à partir de 8 ans. En effet « L’araignée est une fine mouche » est une parodie de l’incontournable super-héros Spiderman, tout en y incluant un grand nombre de références en tout genre. Ainsi, Superspider va chercher à arrêter les Dalton qui ont réussi à s’évader de prison (Joëlle l’Abeille, Jo le cerveau de la bande ; Jackie la Guêpe, la beauté fatale ; William le Bourdon, rondouillard et taciturne ; et Averell le Frelon, le moins futé). D’autres références tiennent des noms de certains personnages qui ne sont pas sans rappeler des célébrités : Thierry le Termite ou encore France Cigale. D’autres encore sont tout droit sorties des fables de la Fontaine. Pour exemple, je vous cite une conversation entre Magali la Fourmi et France Cigale :
« – Que faisiez-vous cette nuit-là ? demanda-t-elle à la cigale, un peu abruptement.
– Je chantais ; ça vous ennuie ?
– Vous chantiez, je m’en réjouis. »

Outre l’enquête de Superspider qui est à la fois intéressante et facile d’accès, les nombreuses références et les jeux de mots donnent une touche humoristique non négligeable. Et l’histoire est découpée en quatre petites enquêtes qui en forment une grande.