Mes livres chez Didier Jeunesse

Mon premier roman pour Didier jeunesse, Ali Blabla, est paru en 2017. Mais mon tout premier livre, je l’ai publié au siècle dernier, en 1998 pour être précis, chez Nathan. Ça commence à remonter ! Pendant une bonne quinzaine d’années, Nathan a été à la fois mon éditeur le plus régulier et mon employeur puisque à cette époque-là, j’étais éditeur de livres documentaires pour la jeunesse.

Depuis quelques années, j’essaye de vivre de ma plume. Mes livres, publiés chez différents éditeurs, s’adressent surtout aux enfants de 6-12 ans : des premières lectures, des romans, quelques documentaires… J’aime faire rire, et j’aime particulièrement jouer avec les mots. On peut en penser ce qu’on veut, mais c’est un peu ma marque de fabrique. Merci messieurs Goscinny, Devos, Desproges, Perec qui m’avez inspiré…

Je travaille beaucoup à la maison.
Écrivain voyageur, je passe du jardin de la cuisine, de la cuisine au salon, du salon à ce bureau ouvert où je me trouve actuellement. Pas de pièce où je puisse m’isoler, pas d’endroit où installer mon univers, mes livres de référence, mes objets fétiches, mes gri-gri…
Tout de même sont accrochées au mur des illustrations originales de certains de mes livres.
Benjamin Chaud, Catherine Meurisse, Frédéric Rébéna, Stéphane Girel…
Voir son texte illustrer par de grands illustrateurs, pour moi, ça fait vraiment partie du plaisir d’écrire pour la jeunesse.

Pas de beaux carnets ni de beaux stylos non plus pour rédiger mes textes. Je n’ai jamais utilisé ceux qu’on m’a offerts, à regret, à cause de mes vilaines pattes de mouche et de ces ratures que je laisse ici ou là. Bref, j’écris surtout sur ordinateur. Ne serait-ce que pour arriver à me relire !

À ce jour, j’ai trois titres au catalogue Didier Jeunesse :

  • Ali Blabla (illustré par Benoît Perroud)

Contrairement à ce que j’ai pu lire parfois, ce roman n’est pas une réécriture d’Ali Baba et les quarante voleurs, même si je fais des clins d’œil à ce conte. C’est un roman d’aventures qui se passe au temps des Mille et une Nuits, dans un Orient médiéval donc, dans lequel l’humour est omniprésent entre scènes cocasses, quiproquos et jeux de mots. Quant à Ali, le personnage principal, c’est bien sûr un bavard invétéré.

Le point de départ, c’est l’usurpation d’identité d’un jumeau par un autre. Ali refuse d’épouser Bahia, la fille du grand vizir, que son père veut lui imposer, et il s’enfuit du palais. Ahmed, son frère jumeau, qui le déteste, profite de l’aubaine pour prendre sa place et épouser Bahia.

Quand il s’enfuit sur le dos de Kamel, son fidèle dromadaire, Ali trouve refuge près du Grand Bazar, chez son ami Farid, le pire fakir du pays. Il va monter un petit commerce de lampes merveilleuses et tomber amoureux d’une jolie servante, Kenza. Quant au dromadaire, grâce à l’intervention d’un génie maladroit, il va acquérir la parole et se révéler un grand amateur de calembours.

Au-delà des références à Ali Baba et à Aladin, je voulais qu’on retrouve dans mon roman ce qui fait la caractéristique du Livre des Mille et Une Nuits : les histoires à tiroir. Ce sont elles qui permettent à la princesse Shéhérazade de tenir en haleine son cruel mari et d’échapper à la mort qui lui est promise. Ainsi, dans mon roman, les aventures d’Ali sont entrecoupées par un récit en vers, dans lequel Ali raconte jour après jour, pour le plus grand bonheur de la servante Kenza, les déclarations d’amour successives que reçoit une princesse de quarante lovers, tous plus pitoyables les uns que les autres.

On trouve aussi dans ce roman des références plus incongrues à Roméo et Juliette et Cyrano de Bergerac, à la fin du livre, quand deux génies littéraires et deux spécialistes des déclarations au balcon, Edmond Rostand et William Shakespeare, s’invitent dans l’histoire.

  • Double 6 (illustré par Mary-Gaël Tramon)

Avec ce roman, on revient au monde contemporain et à un récit plus réaliste.
C’est à la fois une enquête policière et le portrait d’un adolescent.

Le livre commence au moment où deux policiers font irruption dans une salle de classe, dans un collège, et annoncent aux élèves que leur camarade Hadrien – avec un H, comme l’empereur – a disparu. Ceux qui ont des informations qui pourraient aider les policiers à retrouver Hadrien sont invités à se signaler.

C’est ainsi que vont s’enchaîner plusieurs pseudo interrogatoires qui permettent à l’enquête d’avancer et aux lecteurs de découvrir peu à peu Hadrien à travers les visions très différentes, parfois opposées, qu’en ont ses camarades et son ex petite amie, Midori. L’un des seuls points sur lequel tout le monde s’accorde, c’est cette passion pour les dés qu’il lance à toute occasion pour interroger son destin : s’il fait un double six, son désir se réalisera !

On découvre, entre autres choses, que pour séduire Midori, une élève franco-japonaise, Hadrien lui écrit des haïkus, qu’elle conserve précieusement dans son carnet intime, avec ses listes en tout genre, inspirées des listes poétiques de l’écrivaine japonaise Sei Shonagon.

  • Le portrait du lapin (illustré par Delphine Jacquot)

 Avec ce texte, on passe à un autre genre, l’album.
Tel le lapin de mon histoire, j’ai fait des bonds en apprenant que Delphine Jacquot avait apprécié le texte et qu’elle l’illustrerait. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été comblé.

De quoi s’agit-il ?
D’un hommage à Andersen et d’un clin d’œil à son conte sur l’hypocrisie, Les habits neufs de l’empereur, que j’aime tout particulièrement. Pas l’hypocrisie, le conte. Je le transpose ici dans le monde de l’art.

 Lapin veut se marier. Il a reçu une photo de la magnifique Belette et décide de lui envoyer son portrait par un artiste. Cochon, son ami, lui conseille un peintre.

– Toi qui connais bien le monde de l’art,
Pourrais-tu me conseiller un peintre (je veux une star !)
Capable de me représenter sous mon meilleur jour
Et d’inspirer à une belette de l’amour ? 

– Sans hésiter, je te recommande le peintre Renard :
Ce grand maître est au sommet de son art.
Va voir Âne qui expose la plupart de ses tableaux.
S’ils te plaisent, je te donnerai son numéro.

Dans ce texte tout en rimes, je raconte les déboires du lapin.